SGANARELLE.- Ma femme, vous savez que je n’ai pas l’âme endurante : et que j’ai le bras assez bon. Bouteille ma mie, [22] Or potable : solution alcoolique qui contenait du chlorure d’or et qui passait pour une potion miracle. j’y consens de tout mon cœur. Dom Juan or The Feast with the Statue (1665) by Molière (also Dom Juan ou le Festin de pierre and Le Festin de pierre) is a five-act French comedy based upon the Spanish legend of Don Juan Tenorio. VALÈRE.- J’entends quelqu’un qui chante, et qui coupe du bois. Léandre, déguisé en pharmacien, accompagne Sganarelle chez Géronte. Bouteille jolie, MARTINE.- C’est bien à toi, vraiment, à te plaindre de cette affaire : devrais-tu être un seul moment, sans rendre grâces au Ciel de m’avoir pour ta femme, et méritais-tu d’épouser une personne comme moi ? (1734). il faut bien obéir à notre maître : et puis, nous avons intérêt, l’un et l’autre, à la santé de sa fille, notre maîtresse, et, sans doute, son mariage différé par sa maladie, nous vaudrait [16] VAR. VALÈRE.- Ne parlons point de cela, s’il vous plaît. LE MÉDECIN MALGRÉ LUI Comédie ACTEURS SGANARELLE, mari de Martine. ne sart de rian, je savons, çen que je savons. (1682). SGANARELLE, à part.- Ouais, serait-ce bien moi qui me tromperais, et serais-je devenu médecin, sans m’en être aperçu ? C’est ainsi que nous en usons, quand nous avons besoin de lui. quelque récompense. [i] Salé : qui porte à boire. MARTINE, les mains sur les côtés, lui parle en le faisant reculer, et à la fin, lui donne un soufflet.- Et je veux qu’il me batte, moi. Lucas dénonce Sganarelle et Léandre à Géronte. Quel dessein auraient-ils ? D’abord, Sganarelle ne comprend ce qu’ils lui demandent puis il accepte de dire qu’il est médecin pour que Valère et Lucas arrêtent de lui donner des coups de bâton comme leur avait conseillé Martine. SGANARELLE.- Parbleu, venez-en à tout ce qu’il vous plaira, je ne suis point médecin : et ne sais ce que vous me voulez dire. Nous corrigeons d’après l’édition de 1682.  : prenons un peu d’haleine. SGANARELLE.- Tu t’en lèveras plus matin. MARTINE.- Et que je ne sache pas trouver le moyen de te ranger à ton devoir ? [30] Boutez dessus : mettez dessus, couvrez-vous. C’est donc le médecin des perroquets ? morguenne, laissez-nous faire, s’il ne tient qu’à battre, la vache est à nous [25] La vache est à nous : expression familière équivalant à la tournure : "l’affaire est dans le sac." .- Ah, ah, ah, ah. MARTINE.- Traître, insolent, trompeur, lâche, coquin, pendard, gueux, belître, fripon, maraud, voleur... ! (1734). SGANARELLE.- Je n’y épargne aucune chose, et les fais d’une façon qu’il n’y a rien à dire. Il bat M. Robert et le chasse. (1734). SGANARELLE.- Non, la peste m’étouffe ! SGANARELLE.- Vous n’avez rien à me commander. MARTINE.- J’ai quatre pauvres petits enfants sur les bras. . Later, he invites to dinner the statue of a man … The aristocrat Dom Juan is a rakehell who seduces, marries, and abandons Elvira, discarded as just another romantic conquest. VALÈRE, bas.- Je vois bien qu’il faut se servir du remède [33] VAR. vous en voulez, donc. Sgnarelle est un bûcheron. Je vous parle sincèrement, et ne suis pas homme à surfaire. L’action est perdue de vue au profit du procès de la médecine. [i] Baste : suffit ! M. ROBERT.- Ah ! [27] Le texte de 1667 porte : c’est assez travaillé pour un coup. (1734). de commission : et je ne sais pas moi, ce que je pensons attraper. [i] Parguenne : Lucas parle le patois paysan des environs de Paris qu’on a déjà entendu au IIe acte de Dom Juan. . . MARTINE.- Et tu prétends ivrogne, que les choses aillent toujours de même ? [33] VAR. dans le monde : et nous cherchons aussi, ce que nous voudrions bien trouver. Molière, vlastním jménem Jean-Baptiste Poquelin, (15. ledna 1622 – 17. února 1673) byl francouzský herec, spisovatel a dramatik období francouzského klasicismu, tzv. LUCAS.- Il n’est pas vrai qu’ous sayez médecin ? MARTINE.- Serait-ce quelque chose, où je vous puisse aider ? LUCAS.- À quoi bon, nous bailler la peine de vous battre ? C’est un homme qui a une large barbe noire, et qui porte une fraise, avec un habit jaune et vert. Est-il bien assuré que je sois médecin ? Un homme qui me réduit à l’hôpital, un débauché, un traître qui me mange tout ce que j’ai ? par cœur. VALÈRE à Lucas, sans voir Martine. [14] VAR. Issu d'une famille de marchands parisien, Jean-Baptiste Poquelin se consacre au théâtre à 21 ans après la rencontre de Madeleine, Joseph et Geneviève Béjart… C’est un homme qui fait des miracles. SGANARELLE.- Diable emporte, si je le suis. SGANARELLE.- Je vous promets, que je ne saurais les donner à moins. Il est question d’aller voir une fille, qui a perdu la parole. LUCAS.- Eh ! Texte de la pièce Le Médecin malgré lui de Molière, oeuvre de Molière. SGANARELLE.- Ma chère moitié, vous avez envie de me dérober quelque chose [i] Me dérober quelque chose : Cf. 1694). MARTINE.- Et qui du matin jusqu’au soir, ne fait que jouer, et que boire. (1682). [12] VAR. [3] C’est vivre de ménage : mauvais jeu de mots, traditionnel à l’époque, reposant sur les deux sens possibles de l’expression : vivre avec économie et vivre en vendant son mobilier. Ensuite Léandre fit appel à Sganarelle car il voudrait approcher Lucinde. VALÈRE.- Monsieur, c’est trop de grâce que vous nous faites : mais, Monsieur, couvrez-vous, s’il vous plaît, le soleil pourrait vous incommoder. VALÈRE.- Mais est-il bien vrai, qu’il soit si habile, que vous le dites ? MARTINE.- Comment ? SGANARELLE.- En ce cas, c’est moi, qui se nomme Sganarelle. SGANARELLE.- Je n’ai que faire de votre aide. VALÈRE.- De grâce, Monsieur, ne dissimulez point avec nous. . Puis Géronte accepte finalement que Léandre épouse sa fille car il a hérité de la fortune de son oncle. M. ROBERT. Baste : suffit ! . On nous a adressés à vous, pour ce que nous cherchons ; et nous venons implorer votre aide, dont nous avons besoin. SGANARELLE.- Non je te dis que je n’en veux rien faire ; et que c’est à moi de parler et d’être le maître. De quoi est-il question ? entre sur le théâtre en chantant, et tenant une bouteille.-, Salé : qui porte à boire. SGANARELLE.- Médecin vous-même : je ne le suis point, et ne l’ai jamais été. Un médecin qui a guéri. LUCAS.- Un habit jaune et vert ! VALÈRE.- Et de grâce, où pouvons-nous le rencontrer ? LUCAS.- Et testigué, ne lantiponez [34] Lantiponer : traîner les choses en longueur, lanterner. . [5] Qu’est-ce ci : qu’est-ce ici ? LUCAS.- Tout ce tripotage [i] Tripoter, c’est "mêler plusieurs choses ensemble" (Furetière) ; un tripotage est donc le fait de tout mélanger, de tout confondre. Melicerte: 1667: La Pastorale comique Le Sicilien ou l’Amour-peintre: 1668: Amphitryon Georges Dandin VALÈRE.- Monsieur, nous savons les choses. (1682). VALÈRE.- Parlons d’autre façon, de grâce. MARTINE.- Qu’appelles-tu bien heureuse de te trouver ? Il faut donc s’y résoudre. MARTINE. Il va vêtu d’une façon extravagante, affecte, quelquefois, de paraître ignorant, tient sa science renfermée, et ne fuit rien tant tous les jours, que d’exercer les merveilleux talents qu’il a eus du Ciel, pour la médecine. . VALÈRE.- Monsieur, vous ne vous repentirez pas de nous montrer ce que vous êtes : et vous verrez assurément, que vous en serez satisfait. Ah, ah. SGANARELLE.- Donne-leur le fouet. [i] Tripoter, c’est "mêler plusieurs choses ensemble" (Furetière) ; un tripotage est donc le fait de tout mélanger, de tout confondre. SGANARELLE.- C’est pour ne me point ennuyer. Elle lui donne un soufflet. . ? Hé ! Elle lui donne un soufflet. . MARTINE.- Qui me demandent à toute heure, du pain. Je veux une vengeance qui se fasse un peu mieux sentir : et ce n’est pas contentement, pour l’injure que j’ai reçue. Sganarelle essaie d’approcher Jaqueline car il veut la séduire. (1682). SGANARELLE.- Ma foi, je ne l’ai pas trouvée. LUCAS.- Par ma figué [37] Par ma figué : par ma foi. Vous, marchez là-dessus, par ordonnance du médecin. (1734). Résumé : « Le médecin malgré lui » ... Elle fait croire a Valère et Lucas que Sganarelle est un talentueux médecin. Dans L'Amour médecin (1665).Il veut garder sa fille (et la dot) pour lui-même, refusant tout prétendant. Touche là [9] Touche la : au XVIIe siècle, donner la main à quelqu’un est signe d’accord, d’alliance ou, comme ici, de réconciliation. Cf. SGANARELLE, se tournant vers Valère, puis vers Lucas.- Oui, et non, selon ce que vous lui voulez. MARTINE.- Que j’endure éternellement, tes insolences, et tes débauches ? VALÈRE.- Nous vous remercions du plaisir que vous nous faites. (1682). [1] Faut-il préciser qu’Aristote n’a jamais rien dit de pareil ? (1682). MARTINE. MARTINE.- Et je te dis moi, que je veux que tu vives à ma fantaisie : et que je ne me suis point mariée avec toi, pour souffrir tes fredaines. [38] VAR. VALÈRE.- Monsieur, n’est-ce pas vous qui vous appelez Sganarelle ? SGANARELLE.- Ma petite femme, ma mie, votre peau vous démange, à votre ordinaire. Nous corrigeons d’après l’édition de 1682. MARTINE, seule.- Va, quelque mine que je fasse, je n’oublie pas [10] VAR. (C’est le sens de l’italien basta). point davantage, et confessez à la franquette, que v’êtes [35] VAR. Le théâtre de Molière Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, est né à Paris, baptisé le 15 janvier 1622 en l'église Saint-Eustache, et mort le 17 février 1673 à l'âge de 51 ans. MARTINE [4] VAR. Il chante. MARTINE.- Et que veux-tu pendant ce temps, que je fasse avec ma famille ? VALÈRE.- Faut-il, Monsieur, qu’une personne comme vous s’amuse à ces grossières feintes ? morbleu, ne me fais point parler là-dessus, je dirais de certaines choses... SGANARELLE.- Baste [i] Baste : suffit ! Elle dit le reste bas.- Je te pardonne, mais tu le payeras. , et que vous ne prendriez jamais, pour ce qu’il est. MARTINE.- Qui me vend, pièce à pièce, tout ce qui est dans le logis. MARTINE.- Oui ! SGANARELLE.- Si c’est quelque chose, Messieurs, qui dépende de mon petit négoce, je suis tout prêt à vous rendre service. Messieurs, je suis tout ce qu’il vous plaira. Mais M. Robert vient les interrompre pour empêcher Sganarelle de la battre. VALÈRE.- Puisque vous le voulez, il faut s’y résoudre [36] VAR. SGANARELLE.- Fi, c’est une bagatelle, allons, allons. MARTINE.- Enfin qui ne laisse aucun meuble dans toute la maison. Je vois bien qu’il se faut servir du remède. SGANARELLE.- Il est vrai, Messieurs, que je suis le premier homme du monde, pour faire des fagots. MARTINE, criant. LUCAS.- Mais quelle fantaisie s’est-il boutée là dans la tête, puisque les médecins y avont tous perdu leur latin ? Monsieur, ne veuillez point nier les choses davantage : et n’en venons point, s’il vous plaît, à de fâcheuses extrémités. VALÈRE.- Cela se pourrait faire, et nous tâchons de rencontrer quelque habile homme, quelque médecin particulier, qui pût donner quelque soulagement à la fille de notre maître, attaquée d’une maladie qui lui a ôté, tout d’un coup, l’usage de la langue. MARTINE.- Non, c’est un homme extraordinaire, qui se plaît à cela, fantasque, bizarre, quinteux [19] Quinteux : "capricieux, fantasque" (Furetière). Texte intégral avec note et notice. Hé bien, Messieurs, oui, puisque vous le voulez, je suis médecin, je suis médecin, apothicaire encore, si vous le trouvez bon. .- Parguenne [i] Parguenne : Lucas parle le patois paysan des environs de Paris qu’on a déjà entendu au IIe acte de Dom Juan. Si... Que diable, à qui en veulent ces gens-là ? Un habit jaune et vart ! MARTINE.- Je te montrerai bien que je ne te crains nullement. (1734). SGANARELLE.- C’est vivre de ménage [3] C’est vivre de ménage : mauvais jeu de mots, traditionnel à l’époque, reposant sur les deux sens possibles de l’expression : vivre avec économie et vivre en vendant son mobilier. VALÈRE à Lucas, sans voir Martine. VALÈRE.- Pour ce que vous êtes, pour un grand médecin. VALÈRE.- Pourquoi, Monsieur, nous obligez-vous à cette violence ? Je n’oublierai pas. Valère et Lucas viennent alors lui demander ses services de médecin pour guérir la fille de leur maître. . LUCAS [12] VAR. . (1682). VALÈRE.- Nous ne voulons que lui faire toutes les civilités que nous pourrons. je suis médecin, sans contredit : je l’avais oublié, mais je m’en ressouviens. VALÈRE.- À quoi bon nier ce qu’on sait ? Sganarelle dévoile sa véritable identité à Léandre car il lui fait confiance. [24] La médecine universelle : le remède universel, la panacée. Allons, morbleu, il ne faut point engendrer de mélancolie. (1682). Plusieurs médecins ont déjà épuisé toute leur science après elle : mais on trouve, parfois, des gens avec des secrets admirables, de certains remèdes particuliers, qui font le plus souvent, ce que les autres n’ont su faire, et c’est là, ce que nous cherchons. VAR. LUCAS.- Pourquoi toutes ces fraimes-là ? SGANARELLE.- Vous en pourrez trouver autre part, à moins : il y a fagots, et fagots. Que voulez-vous dire ? Ce sont petites choses qui sont, de temps en temps, nécessaires dans l’amitié : et cinq ou six coups de bâton, entre gens qui s’aiment, ne font que ragaillardir l’affection. [19] Quinteux : "capricieux, fantasque" (Furetière). SGANARELLE.- Il est vrai que tu me fis trop d’honneur : et que j’eus lieu de me louer la première nuit de nos noces. [20] Cf. Cf. Cf. MARTINE.- La folie de celui-ci, est plus grande qu’on ne peut croire : car elle va, parfois, jusqu’à vouloir être battu, pour demeurer d’accord de sa capacité : et je vous donne avis que vous n’en viendrez pas à bout, qu’il n’avouera jamais, qu’il est médecin, s’il se le met en fantaisie, que vous ne preniez, chacun, un bâton, et ne le réduisiez à force de coups, à vous confesser à la fin, ce qu’il vous cachera d’abord. SGANARELLE.- Ah ! Biographie de Molière Né à Paris, Jean-Baptiste Poquelin, qui prendra plus tard le nom de Molière, est le fils d'un riche tapissier du roi.Il perd sa mère à l'âge de dix ans. C’est donc, le médecin des paroquets [21] VAR. SGANARELLE, bas.- Voici des gens bien pleins de cérémonie. LUCAS à Valère, sans voir Martine. La Comédie de proverbes d’Adien de Montluc, comte de Cramail, II, 6 : "Si tu m’importunes davantage, tu me déroberas un soufflet.". VALÈRE.- Monsieur, nous sommes ravis de vous voir. MARTINE.- Est-ce à vous, d’y mettre le nez ? Mais Géronte ne veut pas qu’il l’épousecar il n’est pas assez riche. Il passe ensuite vers le mari, qui, pareillement, lui parle toujours, en le faisant reculer, le frappe avec le même bâton, et le met en fuite, il dit à la fin.- Compère, je vous demande pardon de tout mon cœur, faites, rossez, battez, comme il faut, votre femme, je vous aiderai si vous le voulez. , qu’entre l’arbre et le doigt, il ne faut point mettre l’écorce [8] VAR. LUCAS à Valère, sans voir Martine. [2] Le rudiment est un "petit livre qui contient les principes de la langue latine." M. ROBERT, voisin de Sganarelle. VALÈRE.- Qui s’amuse à cueillir des simples, voulez-vous dire ? MARTINE.- Crois-tu que je m’épouvante de tes paroles ? , laissons là ce chapitre, il suffit que nous savons ce que nous savons : et que tu fus bien heureuse de me trouver. SGANARELLE.- Messieurs, en un mot, autant qu’en deux mille, je vous dis, que je ne suis point médecin. Un habit jaune et vart ! SGANARELLE.- Je gagnerai ce que je voudrai ? voilà qui va bien, Monsieur, je suis ravi de vous voir raisonnable. (Rabelais, Gargantua, XXII). LUCAS.- Je pense que vous dites vrai : et que j’avons bouté le nez dessus. Monsieur, laissons là ce discours. Géronte appelle alors un commissaire pour le juger. Nous avons un homme. (1734). MARTINE.- Mais souvenez-vous bien au moins, de l’avertissement que je vous ai donné. VALÈRE.- On trouve quelquefois, à force de chercher, ce qu’on ne trouve pas d’abord : et souvent, en de simples lieux... MARTINE.- Oui, il faut que je m’en venge à quelque prix que ce soit : ces coups de bâton me reviennent au cœur, je ne les saurais digérer, et... (Elle dit tout ceci en rêvant : de sorte que ne prenant pas garde à ces deux hommes, elle les heurte en se retournant, et leur dit) Ah ! , j’avons pris là, tous deux, une gueble [13] Guèble : déformation de "diable." Monsieur, encore un coup, je vous prie d’avouer ce que vous êtes. Sénèque, à la suite d’Aristote : "Il n’y a jamais eu de grand génie sans mélange de folie" (De Tranquillitate animi). . Elle fait croire a Valère et Lucas que Sganarelle est un talentueux médecin. que le Ciel m’inspire une admirable invention pour me venger de mon pendard. [36] VAR. VALÈRE.- C’est une chose admirable, que tous les grands hommes ont toujours du caprice, quelque petit grain de folie mêlé à leur science [20] Cf. Lucinde a décidé de se remettre à parler. (Acad. (Ensuite il revient vers sa femme, et lui dit, en lui pressant la main) Ô çà faisons la paix nous deux. La Comédie de proverbes d’Adien de Montluc, comte de Cramail, II, 6 : "Si tu m’importunes davantage, tu me déroberas un soufflet." [29] Pour une construction analogue, voyez le vers 945 du Dépit amoureux et le vers 68 de Sganarelle ou le cocu imaginaire. (1682). Ah ! SGANARELLE.- Que maudit soit le bec cornu [i] Bec cornu (ou beque cornu), transcription de l’italien becco cornuto (bouc, cornard). . Il se dispute souvent avec sa femme, Martine qui lui reproche de mal se conduire et de ne rien faire à la maison. Et enfin Sganarelle est libre. Qu’ils sont doux VALÈRE.- Nous vous conduirons. LUCAS.- Testigué, velà justement, l’homme qu’il nous faut : allons vite le charcher. (1734). En 1665, il crée L'Amour médecin. . En 1666, en août c'est Le Médecin malgré lui, puis il produit pour les fêtes données par le roi au château de Saint-Germain-en-Laye, Mélicerte en décembre, Pastorale comique au début janvier 1667, Le Sicilien en février 1667. SGANARELLE.- C’est ma femme, et non pas la vôtre. , j’en sis fâché, franchement. VALÈRE.- Monsieur, ce n’est pas cela, dont il est question. SGANARELLE.- Et vous êtes un impertinent, de vous ingérer des affaires d’autrui : apprenez que Cicéron dit [7] Nouvelle invention fantaisiste. Vous êtes le plus habile médecin du monde. [i] Bec cornu (ou beque cornu), transcription de l’italien becco cornuto (bouc, cornard). Horace qui est libéral, a bonne part aux prétentions qu’on peut avoir sur sa personne : et quoiqu’elle ait fait voir de l’amitié pour un certain Léandre, tu sais bien que son père n’a jamais voulu consentir à le recevoir pour son gendre. VALÈRE [14] VAR. On n’y eut pas plus tôt, amené notre homme, qu’il le frotta par tout le corps, d’un certain onguent qu’il sait faire ; et l’enfant aussitôt se leva sur ses pieds, et courut jouer à la fossette [23] Fossette : jeu qui consiste à lancer des billes dans un petit trou, ou fossette. Sénèque, à la suite d’Aristote : "Il n’y a jamais eu de grand génie sans mélange de folie" (De Tranquillitate animi). MARTINE.- Qui m’a ôté jusqu’au lit que j’avais. Quand j’ai bien bu, et bien mangé, je veux que tout le monde soit saoul dans ma maison. (1682). médecin. (1734). SGANARELLE entre sur le théâtre en chantant, et tenant une bouteille.- La, la, la. , comme tous les diables [28] VAR. MARTINE.- Voyez un peu l’habile homme, avec son benêt d’Aristote. (1734). Voilà du bois qui est salé [i] Salé : qui porte à boire. SGANARELLE, à part. . Valère et Lucas avait amené Sganarelle chez Géronte car sa file, Lucinde, avait perdu la parole. [31] S’il s’en fallait un double : si vous en offriez deux deniers de moins. [9] Touche la : au XVIIe siècle, donner la main à quelqu’un est signe d’accord, d’alliance ou, comme ici, de réconciliation. (Il boit, et dit après avoir bu.) VAR. s’abaisse à parler de la sorte ? LUCAS.- Un médecin, qui a gari [38] VAR. SGANARELLE.- Si vous savez les choses, vous savez que je les vends cela. (Là ils recommencent de le battre.) SGANARELLE.- La, la, la... Ma foi, c’est assez travaillé pour boire un coup [27] Le texte de 1667 porte : c’est assez travaillé pour un coup. LUCAS.- Monsieu, boutez dessus [30] Boutez dessus : mettez dessus, couvrez-vous. SGANARELLE.- Quoi donc ? Les champs obligatoires sont indiqués avec *, Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML :
, Résumé : « 16 métamorphoses d’Ovide » de Françoise Rachmul, Résumé : « Le médecin malgré lui » de Molière. SGANARELLE.- Mais, aussi, je les vends cent dix sols, le cent. le mot de Gargantua : "De ma, les apercevant, les regarde en se tournant vers l’un, et puis vers l’autre, et, abaissant sa voix, dit.-, Mon petit bouchon : expression tendre que Sganarelle adresse à Isabelle dans, à part. après m’avoir ainsi battue ! Il y a six mois, qu’une femme fut abandonnée de tous les autres médecins. LUCAS.- Un petit enfant de douze ans, se laissit choir du haut d’un clocher, de quoi il eut la tête, les jambes, et les bras cassés ; et vous, avec je ne sai quel onguent, vous fîtes qu’aussitôt, il se relevit sur ses pieds, et s’en fut jouer à la fossette. VALÈRE.- Ah ! MARTINE.- Voyez un peu cet impertinent, qui veut empêcher les maris de battre leurs femmes. C’est donc le médecin des perroquets ? Que tu m’as donnés. le mot de Gargantua : "De ma nature, je dors salé." J’aime mieux consentir à tout, que de me faire assommer. . Dom Juan, L’Amour médecin, Le médecin malgré lui, M. de Pourceaugnac sont emplies de traits plaisants et d’accusations grave dirigées contre les médecins. [8] VAR. [i] Me dérober quelque chose : Cf. VALÈRE.- Je vous demande, si ce n’est pas vous, qui se nomme Sganarelle [29] Pour une construction analogue, voyez le vers 945 du Dépit amoureux et le vers 68 de Sganarelle ou le cocu imaginaire. . Pourquoi vous videz-vous ? (Haut.) (Haut.) VALÈRE.- Il fallait que ce fût quelque goutte d’or potable [22] Or potable : solution alcoolique qui contenait du chlorure d’or et qui passait pour une potion miracle. VALÈRE.- Une femme était tenue pour morte, il y avait six heures ; elle était prête à ensevelir, lorsqu’avec une goutte de quelque chose, vous la fîtes revenir, et marcher d’abord, par la chambre. SGANARELLE.- Il prend un bâton, et lui en donne.- Ah ! SGANARELLE, présentant sa bouteille à Valère.- Tenez cela vous : voilà où je mets mes juleps [i] Julep (prononcé julet dans le peuple) : "potion douce et agréable qu’on donne aux malades" (Furetière). VALÈRE.- Monsieur, il ne faut pas trouver étrange que nous venions à vous : les habiles gens sont toujours recherchés, et nous sommes instruits de votre capacité. .- Nous sommes bien heureux d’avoir fait cette rencontre : et j’en conçois, pour moi, la meilleure espérance du monde. Pour qui me prenez-vous ? , je ne sais combien de maladies. On la tenait morte, il y avait déjà six heures : et l’on se disposait à l’ensevelir, lorsqu’on y fit venir de force, l’homme dont nous parlons. Messieurs, je vous demande pardon, je ne vous voyais pas : et cherchais dans ma tête quelque chose qui m’embarrasse. Après avoir avoir auscultée Lucinde, n’étant pas médecin, il fait semblant de connaître sa maladie. SGANARELLE.- Non, en conscience, vous en payerez cela. SGANARELLE.- Je la veux battre, si je le veux : et ne la veux pas battre, si je ne le veux pas. MARTINE.- Il est vrai : mais après cela, vous verrez qu’il fait des merveilles. Sganarelle avait mis une robe et un  chapeau de médecin. Il n’y a pas trois semaines, encore, qu’un jeune enfant de douze ans, tomba du haut du clocher, en bas, et se brisa, sur le pavé, la tête, les bras et les jambes. SGANARELLE.- Ô la grande fatigue que d’avoir une femme : et qu’Aristote a bien raison, quand il dit qu’une femme est pire qu’un démon [1] Faut-il préciser qu’Aristote n’a jamais rien dit de pareil ? de notaire qui me fit signer ma ruine. SGANARELLE.- Diable emporte, si je le savais ! (Rabelais, Gargantua, XXII). Le Médecin malgré lui, de Molière Téléchargez : epub pdf _____ Le Testament du Père Leleu, de Roger Martin du Gard (mort en 1958, à ne télécharger que dans les pays où la loi l’autorise) Téléchargez : epub pdf